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mercredi 2 septembre 2020, par
Le Burkina Faso est de plus embarqué dans un contexte de violences. La création d’un ministère un ministère délégué chargé de la cohésion sociale témoigne de cette réalité. En milieu scolaire les violences sont manifestes. Jusque-là, plusieurs instruments notamment juridiques et réglementaires ont été utilisés en vue de réduire les violences à l’école.
Le projet a été mené dans les régions du Centre, du Centre-Ouest et du Plateau central. Le choix des trois régions est basé sur des critères scientifiques se fondant sur les résultats de recherches /statistiques disponible. L’étude a touché 401 élèves et apprenants, 24 parents d’élèves et 15 chefs d’établissement. L’objectif de ce projet est de contribuer à la création et au maintien d’un environnement social apaisé par la promotion des alliances à plaisanterie chez les jeunes en milieu scolaire. Il s’agit entre autre de contribuer à l’amélioration des connaissances des élèves sur les alliances à plaisanterie, à accroitre le recours des élèves aux alliances à plaisanterie afin d’améliorer la qualité de leurs rapports réciproques, à identifier les défis et les obstacles à relever pour promouvoir les alliances à plaisanterie comme moteur d’un climat social apaisé en milieu scolaire et à documenter les meilleures pratiques et proposer des actions nécessaires pour la diffusion des alliances à plaisanterie dans la lutte contre les violences et l’incivisme en milieu scolaire. Au terme de l’étude, il ressort que les alliances à plaisanterie sont un outil important de cohésion sociale. En effet, il y a des avantages dans la pratique des alliances à plaisanterie (théâtralisation sociale, entraide entre alliés, cohésion sociale, recherches de paix, …). Les résultats montrent que les principales formes de la pratique des alliances à plaisanterie sont celles faites entre ethnies alliées, entre classes d’âges, entre collègues. Environ 15% des élèves ignorent l’existence des alliances à plaisanterie et 80% les pratiquent sans en maîtriser les contours tels que les interdits, les règles, les valeurs réelles de l’usage des alliances à plaisanterie. Enfin, des suggestions ont été formulées pour une meilleure appropriation des alliances à plaisanterie à l’école. Il s’agit entre autres de l’utilisation des alliances à plaisanterie à travers l’entrée par le texte, les thèmes d’exposés, la rédaction et l’expression écrite, les jeux de théâtres entre ethnies et les sujets d’examen et de devoirs. Le travail conduit par le Professeur Alain Joseph SISSAO, Directeur de recherche à l’INSS est avant tout le fruit des résultats d’une étude de chercheurs engagés dans la posture d’implémenter les valeurs iréniques de l’alliance à plaisanterie en milieu scolaire. Le travail a permis de publier un ouvrage intitulé « Promotion des alliances à plaisanterie en milieu scolaire ». En choisissant de travailler sur la problématique de la promotion de l’alliance à plaisanterie en milieu scolaire, le Pr SISSAO Alain Joseph et son équipe de recherche abordent avec brio une problématique pertinente et actuelle qui consiste en l’implémentation d’un résultat de recherche qu’ils vulgarisent dans notre système éducatif. C’est pourquoi, le comité scientifique du FONRID a jugé ce projet pertinent en ce qu’il permet d’inculquer nos valeurs traditionnelles aux jeunes générations à travers un mécanisme qui anticipe les conflits et partant renforce la cohésion sociale, le maintien du civisme et de la tolérance surtout parmi les élèves. Ce rôle touche aussi bien les enseignants que les parents d’élèves en milieu scolaire. L’équipe de recherche est composée des Dr Kaboré Amado, Chef du Département Sciences de l’éducation, Dr Konkobo Madeleine, et Messieurs DIANE Bassalia et NANA Ezai, l’ouvrage s’inscrit véritablement dans une démarche citoyenne et didactique. Comme la société l’exige des chercheurs, l’activité de recherche ne doit pas être déconnectée des réalités sociales, mieux le chercheur doit s’évertuer à vulgariser les résultats de ses recherches dans son milieu social. La conjecture principale de cette étude répond à cette nécessité vitale. La recherche doit aussi chercher à lever les contraintes qui se posent à la société afin d’impulser le développement. C’est à cet objectif que répond cette étude qui s’est focalisée sur les connaissances et réponses des acteurs du système éducatif autour des connaissances sur l’alliance à plaisanterie. Le travail répond aux impératifs suivants : - insérer les valeurs de l’alliance à plaisanterie dans notre système éducatif à travers les valeurs culturelles endogènes de la société burkinabè ; - réduire la violence en milieu scolaire. Pour ce faire, l’équipe de recherche a déployé une enquête préalable dans les établissements scolaires (primaire et secondaire) afin de cerner les perceptions des élèves, enseignants, parents d’élèves sur l’alliance à plaisanterie. Ce travail a été réalisé avec une méthodologie éprouvée et sur la base d’un questionnaire patiemment et méthodiquement élaboré. Ensuite, l’équipe de recherche s’est déployée sur le terrain pour réaliser les enquêtes à travers trois régions et neuf (09) établissements du Burkina Faso. L’ouvrage qui vous est donné à découvrir est le cheminement de cette démarche et vous propose le contenu des résultats de ces enquêtes.
• Alain Joseph SISSAO ; Directeur de recherche, INSS/CNRST
• Amado KABORÉ, Chef du Département Sciences de l’éducation, INSS/CNRST
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