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vendredi 3 août 2018, par
Depuis les années 1980, notamment avec les préoccupations de développement et de bonne gouvernance dans les pays en développement, la question de l’application des résultats de recherche s’est posée avec acquitté dans les sciences sociales et humaines. Il ne faut pas occulter d’emblée le fait que les sciences sociales sont parfois engagées dans des élans de production de connaissances qui ne sont pas nécessairement appliquées.
Les réflexions théoriques et fondamentales conduites sous l’angle des sciences sociales et humaines peuvent servir de sources d’information et de connaissance des réalités sociales, des systèmes de représentations et des modes d’organisation sociales et politiques d’une population ou d’une communauté donnée. Comment montrer l’utilité des sciences humaines et sociales qui produisent un discours sur les perceptions des populations, leurs attitudes et leurs comportements. À titre d’exemple, dans le cas de la santé, des sociologues et anthropologues confrontés à la souffrance des populations dans leur quête de soins et de meilleurs services de santé, ont pensé à de multiples formes d’applications des sciences sociales et humaines dans une perspective d’amélioration des services publiques.
De nombreuses réflexions des sciences sociales ont aussi contribué à orienter et stimulés les actions qui concourent à l’adoption des technologies et d’innovations dans le secteur de l’agriculture. Des recherches en sciences politiques et en histoire axées sur les tracées des frontières étatiques et l’installation des peuples aident à résoudre de nombreux litiges frontaliers en Afrique de l’Ouest notamment. Les travaux en géographies apportent des éclairages sur les enjeux liés aux dynamiques de populations notamment les flux migratoires, la gestion des ressources naturelles, la sauvegarde de l’environnement et la sécurité alimentaire.
L’étude des arts et des expressions culturelles par la linguistique, la littérature, la philosophie, l’ethnologie, révèlent des conditions d’existences et de cohabitation, les rapports aux normes sociales et les rapports intergénérationnelles la gestion et la prévention des conflits sociaux. Ces connaissances permettent d’appréhension les dynamiques de changements et de mutations sociales qui s’imposent aux communautés dans un contexte de mondialisation. Ce qui a l’avantage de pouvoir prévenir ou atténuer les chocs. Au regard de ces perspectives, sont ainsi jetées, les bases d’un débat épistémologique, mais aussi celles d’un débat sur l’éthique de la pratique dans les sciences sociales et humaines, ses modalité d’application en lien avec leur contribution au développement et la promotion du bien-être des populations ainsi que la cohésion sociale.
Malgré cette évolution de la pensée scientifique qui a eu des implications sur les approches de terrain, les procédés de validation des résultats de recherche, ainsi que les rapports interdisciplinaires, on admettra qu’aucune possibilité d’application des sciences sociales et humaines n’est pensable en excluant la réflexion fondamentale sur les réalités sociales, les comportements, les attitudes et les perceptions. Dans ce tournant on ne manque pas non plus d’attirer l’attention sur les risques inhérents aux recherches sur commande qui feraient que le chercheur en sciences humaines et sociales perde une partie de son autonomie ou que ces résultats ne soient pas appliqués parce qu’ils soulèvent des questionnements qui remettent en cause le mode d’intervention des programmes et ses conséquences négatives sur l’organisation sociale.
Il faut bien se rende à l’évidence que face aux politiques de développement qui se déroulement selon un rythme particulier avec des objectifs à atteindre dans un laps de temps assez bref, les propositions de transformations indiquées par suite des études en sciences humaines et sociales, peinent donc parfois à être appliquées. Par ailleurs, il convient de noter que de nos jours, les pressantes demandes de services adressées aux sciences sociales dans une dynamique de rentabilité en association avec d’autres disciplines ont conduit à la mise en œuvre d’outils et de méthodes, signe de dynamisme ou d’opérationnalité, qui permettent d’aller vite dans la production des savoirs utilisables dans l’action. La prise en compte des sciences humaines et sociales dans les programmes de recherche-développement est l’occasion de discussion sur la traduction de la pensée en action dans le domaine des sciences sociales et humaines, ses dynamiques, ses applications, ses enjeux, et les nouveaux défis auxquels elles sont confrontées.
La recherche n’est utile que si ses résultats sont connus et valorisés. Les sciences sociales qui sont une discipline particulière peuvent éprouver certaines difficultés de ce point de vue, en ce sens que les résultats qu’elles produisent peuvent être qualifiés de (ou demeurer) muettes. En effet, contrairement à d’autres disciplines scientifiques produisant des résultats techniques utilisables directement par les populations à la base, les résultats en sciences sociales sont généralement destinés à un public averti, disponibles dans des lieux plus ou moins confinés (bibliothèques, salles de lecture, etc.), matérialisés sur des supports peu visibles et difficilement accessibles (livre, rapport, CD-ROM, etc.) ; ce qui en limite leur vulgarisation.
Il n’en demeure pas moins que la contribution des sciences sociales et humaines au développement d’une nation est indéniable. Les résultats en sciences sociales et humaines contribuent énormément à la consolidation de l’identité de nos peuples dans environnement mondial de plus en plus globalisant. Cette contribution se perçoit à divers niveaux dont la contribution à l’acceptation et l’utilisation des technologies nouvelles. L’Institut des Sciences des Sociétés se positionne actuellement comme l’une des structures pionnières en matière de recherche en sciences sociales au Burkina Faso. A ce titre, il est engagé sur divers chantiers de recherche et de productions scientifiques aussi bien à l’échelon national qu’au plan international.
Dans le contexte actuel de la globalisation, la coopération entre les structures de recherche à l’intérieur des Etats et entre Etats constitue un gage réel de succès. L’INSS voudrait une fois de plus exprimer sa disponibilité à partager son expérience et son savoir-faire en matière de recherche pluridisciplinaire en sciences sociales et humaines avec les structures nationales, sous régionales ou internationales.
II- HISTORIQUE DE L’INSS
L’Institut des Sciences des Sociétés (INSS) est la plus ancienne structure de recherche du Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (CNRST). Il est l’héritier direct de l’Institut Français d’Afrique Noire (IFAN) fondé à Dakar au Sénégal en 1936.
Après l’indépendance du pays en 1960, l’IFAN devient le Centre Voltaïque de la Recherche Scientifique (CVRS). En 1978, a été créé au sein du CVRS, le Département des Sciences Sociales et Humaines (DSSH). En 1981, suite à la création du Ministère de l’Enseignement Secondaire, Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESSRS), le DSSH fut érigé en Institut de Recherche en Sciences Sociales et Humaines (IRSSH) avec deux départements : le département socio-économie et le département tradition et culture. En 1981, la Commission Nationale des Langues Voltaïques (CNLV) a été transférée au MESSRS et rattachée à l’IRSSH.
Depuis l’adoption du Plan Stratégique de la Recherche (PSR) en 1995, l’IRSSH est devenu l’Institut des Sciences des Sociétés (INSS).
III-MISSIONS ET ATTRIBUTIONS
L’Institut des Sciences des Sociétés est la structure du Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique spécialisée dans la recherche en sciences sociale et humaine. Selon l’Arrêté No 2009-141 /MESSRS/SG/CNRST du 01 juin 2009 portant attributions, organisation et fonctionnement de l’Institut des Sciences des Sociétés (INSS), la mission essentielle de I’INSS consiste à mettre la connaissance scientifique des réalités sociales et humaines au centre des exigences du développement national.
L’Institut des Sciences des Sociétés a pour attributions :
concevoir et exécuter des programmes de recherche dans les différents domaines des sciences sociale et humaine ;
contribuer par ses programmes de recherche à l’efficacité, à la réussite des actions de développement, et à la consolidation de l’identité nationale ;
mettre ses connaissances des Hommes et de la Société au service des autres secteurs de la recherche en vue de maximiser les résultats ;
assurer la diffusion et I ‘utilisation des résultats de la recherche scientifique nationale
et assurer une meilleure coordination des programmes nationaux de recherche en sciences sociale et humaine en relation avec les programmes extérieurs.
Dans le cadre des missions qui lui sont assignées, I’INSS peut :
créer, gérer ou subventionner des unités de recherche et/ou des unités de production ;
contribuer aux recherches entreprises dans des laboratoires relevant d’organismes publics ou privés de recherche, par le détachement ou la mise à disposition de personnels de recherche, et éventuellement par l’attribution d’aides financières ;
participer à l’élaboration et à la mise en œuvre d’accords internationaux de coopération scientifique pour le développement ;
assurer des prestations de services à titre onéreux ;
constituer des unités, prendre des participations et collaborer avec d’autres personnes physiques ou morales, publiques ou privées, dans le cadre de groupements d’intérêt public, ou de laboratoires associés ;
et exploiter des brevets et licences.
Les organes consultatifs de l’INSS sont le Conseil Scientifique et de Gestion, et le Comité de Direction.
L’INSS est placé sous l’autorité d’un Directeur parmi les chercheurs de rang A nommé par décret pris en conseil des ministres sur proposition du Ministre chargé de la recherche scientifique. Le mandat du directeur de l’INSS est de quatre ans renouvelable une seule fois. Celui-ci est le responsable de la marche générale de l’institut et veille à l’exécution des décisions prises par les organes délibérants et les autorités hiérarchiques et de tutelle. Il représente par délégation du Délégué général du CNRST, l’institut dans les actes de la vie civile, notamment à l’égard des tiers et des usagers. Il a la qualité d’employeur du personnel au sens du code du travail pour le personnel contractuel des projets de l’institut.
IV-DOMAINES D’INTERVENTION
L’INSS dispose de compétences dans les disciplines suivantes : anthropologie, droit, économie, éducation, géographie, histoire, démographie, linguistique, musicologie, politologie, communication, sociologie et littérature orale et écrite, etc.
Les domaines d’intervention de l’INSS sont organisés autour de cinq axes, correspondant chacun à un département de recherche. Chaque axe est sous la responsabilité d’un chef de département nommé par décision du Délégué Général du CNRST sur proposition du directeur de l’institut parmi les chercheurs titulaires. Les chefs de département assurent sous l’autorité du DAP de l’institut l’élaboration et la mise en œuvre des programmes scientifiques et techniques des départements.
Le Département socio-économie et anthropologie du développement (DSEAD) ;
L’INSS auparavant dénommé Institut de Recherche en Sciences Humaine et Sociale (IRSSH) comptait seulement deux départements à savoir : le département socio-économie et le département tradition et culture. Le Département socio-économie et anthropologie du développement (DSEAD) est né de la fusion de ces deux départements de base.
Sa création a été motivée par la nécessité de corriger les lacunes des recherches menées jusqu’alors sur le développement, qui mettaient plus l’accent sur les aspects économiques et technicistes au détriment de l’Homme, de sa culture et de son système de représentation. Le DSEAD comprend une dizaine de chercheurs (sociologue, anthropologue, ethnologue et économiste) ayant contribué à de nombreuses recherches tant sur le plan national et international. Le programme de recherche du département en cours est : Santé et modes de vie en milieu urbain défavorisé.
Ce département offre des services dans les domaines suivants :
• montage et exécution des projets et programmes de recherche ;
• réalisation d’enquêtes socio-économiques et anthropologiques ;
• évaluation des projets et programmes de développement ;
Le Département sciences de la population (DSP) ;
Le Département Sciences de la population (DSP) est animé par une pluridisciplinaire : des spécialistes en géographie urbaine, en sociologie urbaine, en géographie rurale, en géographie de la santé et en SIG, en droit public. Les activités du DSP s’inscrivent dans un vaste programme de recherche intitulé « population et développement » élaboré dans le cadre de la mise en œuvre du plan stratégique de la recherche scientifique en 1997. Ce programme vise de façon générale à l’amélioration des connaissances en matière de population et des interrelations entre population et développement. Les chercheurs du DSP ont fourni une production scientifique importante depuis la mise en œuvre du Plan Stratégique de la Recherche Scientifique en 1995 à nos jours, avec notamment de nombreuses publications (publications scientifiques et de vulgarisation) et des rapports d’études.
Ce département offre des services dans les domaines suivants :
montage et exécution des projets et programmes de recherche ;
aménagement du territoire (urbain et rural) ;
réalisation des études (migration, urbanisation, foncier, agriculture, sécurité alimentaire) ;
étude d’impacts (environnement, santé humaine etc.) ;
formation de courtes durées en Système d’Information Géographique (SIG).
Le Département des sciences de l’éducation (DSE)
La création du Département des Sciences de l’Education est dictée par la recherche de solutions idoines aux crises multiformes que traverse le système éducatif burkinabè. Le département a pour rôle de traiter de toutes les questions relatives à la recherche en éducation et surtout d’engager la recherche dans une perspective de recherche-action.
Le programme de recherche du département est intitulé : Education et Environnement Social au Burkina (E.E.S.B.).
Ce département offre des services dans les domaines suivants :
montage et exécution des projets et programmes de recherche ;
évaluation des projets d’éducation ;
élaboration d’outils didactiques ;
formation en pédagogie.
Le Département linguistique et langues nationales (DLLN) ;
Dans sa vision du monde et sa quête pour le bien-être, l’Homme a toujours accordé une place de choix à la connaissance, au savoir et à l’information, facteurs essentiels pour la création de richesses, de transformation des usages sociaux et du développement humain sous toutes ses formes. La langue demeure le canal le plus utilisé pour leur transmission horizontale et leur promotion permanente. De fait, la langue est le véhicule de toute science, de toute connaissance, de tout savoir. Elle est incontestablement, la mère de toute représentation sociale, autant dire de toute science ! Le département de linguistique et des langues nationales, l’un des tous premiers du CNRST, a des ambitions multiformes qui, si les conditions primaires se trouvaient réunies, permettraient la réalisation de grands projets pour le Burkina Faso. Les programmes de recherche du département sont : l’éducation non formelle et enseignement bilingue au Burkina Faso et l’étude des littératures au Burkina Faso.
Ce département offre des services dans les domaines suivants :
montage et exécution des projets et programmes de recherche ;
transcription des documents dans les langues nationales ;
formations de courtes durées dans les différentes langues du Burkina Faso ;
Le Département sciences juridiques, politiques et administration (DSJPA).
Le Département science juridique, politique et de l’administration est composé d’une équipe pluridisciplinaire de chercheurs spécialisés dans les domaines en relation avec l’histoire sociale et politique, les sciences juridiques, et l’administration. Depuis 2005, cette équipe conduit le programme de recherche intitulé « dynamique historique et mutations institutionnelles au Burkina Faso ».
Ce département offre des services dans les domaines suivants :
montage et exécution des projets et programmes de recherche ;
études archéologiques ;
réalisation de monographies et histoire des peuples ;
formation de courtes durées
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